Publication des résultats de l’évaluation de la « prépa apprentissage »

Les résultats de l’évaluation nationale du dispositif « prépa apprentissage », à laquelle AMNYOS a contribué, ont été récemment publiés.

Lancé en 2018 dans le cadre du PIC, l’appel à projets national « Prépa apprentissage » a donné lieu à la mise en œuvre de 144 projets expérimentaux. Pour les bénéficiaires du dispositif (l’AAP en visait 75 000), l’accès à l’apprentissage devait être mieux préparé et facilité, et leur parcours ultérieur en apprentissage devait s’en trouver sécurisé, moins exposé notamment au risque de rupture. Conduite entre 2021 et début 2023, l’évaluation nationale du dispositif a donné lieu à la réalisation et à l’analyse transversale de travaux monographiques dans 20 territoires. Sous l’égide du Comité scientifique, les travaux ont donné lieu à une coordination étroite entre Amnyos et l’autre prestataire qui s’était vu confier la réalisation des 10 autres monographies dans le cadre de l’allotissement du marché. 

Après avoir réalisé une première cartographie des projets sur la base d’un questionnaire envoyé auprès des 114 lauréats retenus au moment du lancement des travaux, les équipes de consultants ont procédé au choix raisonné d’un échantillon de 20 projets lauréats, qui ont ensuite fait l’objet d’une enquête plus approfondie par entretiens semi-directifs auprès des porteurs de projets, leurs formateurs, mais aussi des partenaires (prescripteurs, entreprises) et des stagiaires. Les équipes ont également réalisé des observations de terrain.  L’évaluation a porté sur deux axes de questionnement principaux. Le premier a traité de la complémentarité entre les projets Prépa apprentissage et les autres dispositifs vers et dans l’apprentissage qui préexistaient, en examinant la capacité des nouveaux projets à répondre à des besoins jusqu’ici non couverts, des jeunes comme des employeurs. Le second s’est attaché à identifier et analyser les effets des projets sur les parcours des jeunes, les pratiques des employeurs et les partenariats.

L’évaluation a permis d’éclairer la diversité des projets et des formules d’accompagnement expérimentées pour préparer les jeunes à intégrer une formation en apprentissage sas. Une typologie des formations a pu être dégagée, distinguant des prépa-apprentissage jouant un rôle de « sas d’orientation » vers la voie de l’apprentissage, et d’autres davantage positionnées comme des « sas d’entrée » vers une formation en apprentissage spécifiquement identifiée. La complémentarité des projets prépa-apprentissage avec l’existant a beaucoup posé question, au travers notamment des difficultés parfois rencontrées pour atteindre les objectifs d’entrées.  Un temps a été nécessaire pour que la prépa apprentissage soit reconnue dans des particularités spécifiques que l’évaluation a permis de mettre en évidence. Estompant les frontières entre orientation, formation et accompagnement par le déploiement de parcours multidimensionnels et intégrés, délivrée dans une unité de temps et de lieu, misant sur des approches pédagogiques moins scolaires et ancrées dans la confrontation au monde professionnel, disposant d’une souplesse qui permet une adaptation aux individus mais aussi à des contextes différents et des logiques d’action nuancées, la prépa apprentissage n’a pas réellement d’équivalent dans le périmètre des autres dispositifs de préqualification existants.​

Difficiles à mesurer avec les données statistiques disponibles, les effets des prépa apprentissages sur les bénéficiaires et leurs parcours sont néanmoins apparus significatifs et diversifiés. Ils portent à la fois sur le choix d’orientation qui est mieux étayé à la sortie du sas, sur la mobilisation et l’encapacitation des bénéficiaires, sur le développement de compétences comportementales et de savoir-être professionnels qui ont beaucoup été investis dans les projets. La remise à niveau sur les savoir-de base a fait l’objet d’apports moins nets au niveau des bénéficiaires. Le taux d’accès à une formation en alternance en fin de prépa apprentissage est apparu variable. ​Les données recueillies suggèrent que les projets ayant une connexion marquée à un secteur d’activité et un CFA en particulier ont eu les taux de poursuite en apprentissage les plus élevés, la prépa atteignant alors leur pleine puissance en termes de facilitation de l’entrée en apprentissage, puis de réduction du risque de rupture. ​

• Accès à la synthèse des travaux => Appel à projets prépa-apprentissage : quel bilan ? | DARES (travail-emploi.gouv.fr)